Recrutement d’une compagnie d’assurance pour un pilote d’assurance bétail (PASEM 2)
Description de l'entreprise
Les régions sahéliennes du Mali (Mopti, Tombouctou et Gao) dépendent fortement de l’élevage, qui fait vivre environ 30 % de la population et contribue pour près de 15 % au PIB national. Cependant, le secteur de l’élevage y est confronté à de nombreux défis : effets néfastes du changement climatique (sécheresses récurrentes, pâturages dégradés), insécurité et conflits, faibles rendements du bétail, insuffisance d’infrastructures pastorales, et difficultés de mobilité dues à l’occupation des pistes de transhumance. Ces facteurs accroissent la vulnérabilité des éleveurs et agro-pasteurs, qui peuvent perdre une partie importante de leur cheptel en cas de sécheresse sévère ou d’aléa majeur, compromettant ainsi leurs moyens de subsistance et la sécurité alimentaire.
On note par ailleurs une faible pénétration des services financiers adaptés au secteur agropastoral dans ces zones (crédits, assurances, épargne, etc.), alors même que de tels outils pourraient aider les éleveurs à mieux gérer les risques. L’assurance indicielle pour le bétail – qu’elle soit basée sur le fourrage disponible (mesuré par satellite) ou sur la mortalité du bétail – apparaît comme une solution innovante pour renforcer la résilience des éleveurs face aux chocs climatiques. Des régimes d’assurance indexée ont déjà fait leurs preuves dans d’autres pays sahéliens : par exemple au Kenya, le programme IBLI indemnise les éleveurs dès que l’indice de disponibilité fourragère (calculé via des données satellites) passe en dessous d’un seuil critique, ce qui permet aux éleveurs de se relever plus rapidement après une sécheresse sans attendre de constater chaque perte animale. Ce type d’assurance paramétrique verse des paiements déclenchés par un indice objectivement mesuré (déficit de pluie, végétation insuffisante, etc.) plutôt qu’après la mort effective de chaque bête, évitant ainsi des coûts et délais de constatation et offrant une protection collective efficace.
Au Mali, l’intérêt pour l’assurance agricole commence à se concrétiser. Un rôle crucial dans la résilience des pasteurs. Le Programme d’Appui au Secteur de l’Élevage au Mali (PASEM 2), financé par la Coopération suisse, s’inscrit dans cette dynamique en promouvant l’assurance bétail comme outil de gestion des risques. En effet, la promotion de l’assurance bétail dans les régions de Mopti, Tombouctou et Gao est explicitement identifiée comme une opportunité pour renforcer la résilience des communautés pastorales locales face aux chocs climatiques et économiques. C’est dans ce cadre qu’un projet pilote d’assurance bétail indexée sera mis en œuvre sous PASEM 2. Les présents Termes de Référence (TDR) visent à définir le mandat de la compagnie d’assurance qui sera recrutée pour concevoir et exécuter ce pilote d’assurance bétail sur 9 mois dans les régions ciblées. Le TDR servira de base à un appel d’offres pour sélectionner l’assureur le plus qualifié, selon le processus de passation décidé.
- Objectifs de la mission
L’objectif global de la mission est de concevoir, tester et évaluer un produit d’assurance bétail indexée adapté aux conditions agroécologiques du nord et du centre du Mali, afin de protéger les éleveurs et agro-pasteurs contre les risques climatiques (sécheresse, manque de pâturage, mortalité du bétail) et de renforcer leur résilience. Plus spécifiquement, la compagnie d’assurance recrutée devra :
- Adapter le produit d’assurance aux besoins locaux : s’appuyer sur une étude de référence auprès des éleveurs pour définir les paramètres d’une assurance indexée pertinente (indice fondé sur le fourrage disponible ou le taux de mortalité, seuils de déclenchement, etc.) correspondant aux réalités climatiques et pastorales de Mopti, Gao et Tombouctou.
- Concevoir et déployer un produit d’assurance pilote : développer le contrat d’assurance indicielle (conditions, tarification, mécanisme d’indemnisation indexé) et le mettre en œuvre à petite échelle auprès de 1 800 éleveurs/agro-pasteurs volontaires dans les zones d’intervention, afin de tester son fonctionnement sur la durée de la mission.
- Renforcer les connaissances et l’adhésion : mener des actions de formation et de sensibilisation des bénéficiaires cibles sur l’assurance bétail (principes de l’assurance indicielle, modalités du produit, droits et obligations, etc.), en collaboration avec les équipes terrain du projet, de façon à favoriser une bonne compréhension et acceptation du concept par les communautés.
- Mettre en place un système de suivi-évaluation : assurer le suivi continu du pilote (suivi des contrats souscrits, surveillance de l’indice choisi, détection des déclencheurs d’indemnisation) et évaluer les résultats de cette phase pilote, notamment en documentant les éventuels déclenchements et paiements d’indemnités, les retours d’expérience des assurés, ainsi que les améliorations à apporter en vue d’une éventuelle extension à plus grande échelle.
3. Résultats attendus
A l’issue de la mission de 10 mois, les résultats suivants sont attendus :
- Etude de référence réalisée : Une étude de démarrage (baseline) auprès des éleveurs et agro-pasteurs des zones ciblées est conduite en tout début de mission. Elle fournit un état des lieux des pratiques de gestion des risques, de la vulnérabilité du bétail aux aléas climatiques, ainsi que des attentes et besoins des éleveurs en matière d’assurance. Le rapport d’étude permet d’adapter le design du produit d’assurance aux réalités locales (choix de l’indice le plus pertinent, niveaux de couverture, modalités de paiement des primes, etc.).
- Produit d’assurance indexée conçu : Sur la base des conclusions de l’étude, un produit d’assurance indicielle bétail est développé et validé. Ce produit documenté comprend la formule de l’indice retenu (indice fourrage basé sur les données satellitaires de biomasse pastorale, ou indice mortalité basé sur les taux de pertes de bétail par zone etc), les seuils de déclenchement d’indemnisation, les modalités de calcul des primes et des paiements, ainsi que les conditions générales du contrat. Le produit est adapté aux conditions agroécologiques sahéliennes et conforme à la réglementation des assurances.
- Phase pilote mise en œuvre : Le produit d’assurance est effectivement déployé à titre pilote auprès d’un échantillon représentatif d’éleveurs et agro-pasteurs dans chacune des régions de Mopti, Tombouctou et Gao. Un certain nombre de polices d’assurance sont souscrites (le chiffre sera déterminé avec le projet, en fonction des moyens et de la taille de l’échantillon). Durant la période couverte, le mécanisme indiciel fonctionne conformément à sa conception : les données de l’indice sont collectées et suivies régulièrement, et des indemnisations sont déclenchées et versées aux assurés si les conditions indices atteignent les seuils prédéfinis (par exemple en cas de sécheresse sévère entraînant un déficit fourrager sous le seuil critique).
- Éleveurs formés et sensibilisés : Dans le cadre du pilote, les bénéficiaires et les acteurs locaux (services d’élevage, organisations pastorales) ont bénéficié de séances de formation/sensibilisation sur l’assurance bétail. Au moins 25 000 éleveurs (dont 30 % de femmes et de jeunes) auront été formés aux principes de l’assurance indicielle et à l’utilisation du produit. Cette sensibilisation aura contribué à améliorer la compréhension et la confiance envers l’assurance, créant ainsi une demande potentielle pour une extension du produit à l’avenir.
- Dispositif de suivi-évaluation opérationnel : La compagnie mettra en place un système de suivi-évaluation efficace du pilote. Ce dispositif inclut le suivi des contrats (base de données des assurés, encaissement des primes), le suivi de l’indice en temps quasi-réel (ex. analyse des images satellitaires NDVI pour le fourrage ou compilation des rapports de mortalité), l’identification rapide des cas de déclenchement d’assurance, et la procédure d’indemnisation correspondante. En fin de mission, un rapport d’évaluation du pilote est disponible, comprenant les statistiques sur la souscription, le déroulement du mécanisme indiciel (nombre de déclenchements, montants indemnisés s’il y a lieu), les retours des bénéficiaires et des parties prenantes, ainsi que des recommandations pour la suite (ajustements du produit, faisabilité d’une extension à plus grande échelle dans le cadre du PASEM ou au niveau national).
Description du poste
Pour atteindre ces résultats, la compagnie d’assurance sélectionnée devra réaliser les activités principales suivantes :
- Etude de démarrage (baseline) : Concevoir et mener une étude de référence auprès des éleveurs et agro-pasteurs des zones cibles en tout début de mission. Cette enquête qualitative et quantitative visera à comprendre les pratiques actuelles de gestion des risques climatiques (ex. recours à la vente de bétail, entraide, aliments de bétail stockés, etc.), à évaluer l’appétence et la compréhension initiale de l’assurance au sein des communautés, et à collecter des données nécessaires à la conception de l’indice (par ex. données historiques sur la pluviométrie, la productivité fourragère, la mortalité du bétail lors des dernières sécheresses). L’étude devra aboutir à un rapport baseline détaillant les besoins et recommandations pour orienter le design du produit d’assurance.
- Conception du produit d’assurance indexée : Sur la base des informations recueillies, développer le produit d’assurance indicielle bétail adapté. Cette tâche comprend : (i) la définition du type d’indice à utiliser (indice de sécheresse via données satellitaires de fourrage, indice de mortalité animale moyenne, ou combinaison), en veillant à ce que l’indice choisi soit fortement corrélé aux pertes réelles des éleveurs et statistiquement robuste ; (ii) la détermination des seuils de déclenchement et des zones homogènes de l’indice (unités géographiques pertinentes pour l’assurance) ; (iii) le calcul des primes et des barèmes d’indemnisation en cas de sinistre indice y compris l’élaboration de différents scénarios de subvention des primes; (iv) la rédaction des conditions générales et particulières du contrat d’assurance indexée (clauses conformes au code des assurances, processus de souscription, exclusions éventuelles, etc.) ; (v) la validation du produit auprès des parties prenantes clés (régulateur des assurances, ministère de l’Élevage, bailleur du projet PASEM 2) avant son lancement.
- Mise en œuvre de la phase pilote : Déployer le produit d’assurance de manière pilote sur le terrain. Cette activité comprend l’identification et la sélection, en concertation avec le projet, de 1 800 éleveurs/agro-pasteurs bénéficiaires repartie dans les régions d’interventions de PASEM 2(en veillant à inclure une diversité de profils : éleveurs transhumants, agropasteurs sédentaires, hommes, femmes, jeunes, etc.). La compagnie devra élaborer les supports nécessaires (polices d’assurance simplifiées en langue locale si besoin, fiches d’adhésion, reçus de paiement, etc.) et procéder à la souscription des contrats avec les volontaires. Elle organisera la collecte des primes d’assurance (qui pourraient être subventionnées en totalité ou en partie dans cette phase pilote selon les directives du projet). Parallèlement, la compagnie veillera à l’opérationnalisation de l’indice : obtention des données satellites ou autres en temps voulu, mise en place d’un système informatique de calcul automatique de l’indice et de suivi des seuils. Tout au long de la période couverte (10 mois de mandat pouvant inclure une saison sèche critique), l’assureur pilotera le dispositif et fera un compte rendu régulier au PASEM2 des observations (par exemple via des rapports mensuels de suivi indiquant l’évolution de l’indice, et un rapport immédiat en cas de déclenchement d’un seuil justifiant indemnisation). Si un événement assuré survient (ex. une sécheresse extrême entraînant un indice fourrager en dessous du seuil convenu), la compagnie exécutera la procédure d’indemnisation : calcul des montants dus à chaque assuré selon le contrat, validation éventuellement par un tiers (expert, réassureur) si prévu, et paiement effectif des indemnités aux bénéficiaires (de manière sécurisée, par paiement digitale/mobile money ou autre modalité convenue).
- Formation et sensibilisation des bénéficiaires : En collaboration avec les équipes terrain du PASEM 2, planifier et animer des sessions de formation à destination des éleveurs bénéficiaires du pilote, ainsi que d’autres acteurs locaux pertinents (agents des services vétérinaires/de l’élevage, ONG locales, leaders communautaires). Ces sessions couvriront les principes de base de l’assurance (mutualisation du risque, notion de prime et d’indemnité), le fonctionnement spécifique de l’assurance indexée proposée (comment l’indice est mesuré, quelles situations donnent droit à une indemnisation, quel est le rôle de l’assuré), les procédures en cas de sinistre indice, et les droits/devoirs de chaque partie. Des supports pédagogiques appropriés (messages vocaux en langue locale, posters illustratifs, explications radio etc) devront être élaborés. Par ailleurs, des activités de sensibilisation grand public pourront être menées (par exemple : émissions radio locales, témoignages d’éleveurs assurés, implication des autorités locales) afin de promouvoir la culture de l’assurance au sein des communautés pastorales. L’objectif est qu’au terme de la phase pilote, les participants aient une bonne compréhension du produit et que la confiance soit établie, condition indispensable pour envisager l’extension du dispositif.
- Suivi – évaluation et rapportage : Mettre en place un dispositif de suivi-évaluation couvrant l’ensemble du mandat. Cela inclut la définition d’indicateurs de performance du pilote (ex. taux de souscription atteint par rapport à l’objectif, pourcentage de femmes/jeunes assurés, temps de réponse entre le déclenchement de l’indice et le paiement effectif, feedback de satisfaction des assurés, etc.), et la collecte systématique des données associées. La compagnie devra produire des rapports périodiques d’avancement (par exemple un rapport intermédiaire à mi-parcours, faisant le point sur l’étude Baseline, le design du produit et le démarrage du pilote ; puis un rapport final d’évaluation en fin de mission). Le rapport final devra dresser le bilan complet de la phase pilote : atteinte des résultats attendus, difficultés rencontrées et solutions apportées, viabilité technique et financière du produit d’assurance, degré de satisfaction des bénéficiaires (évalué éventuellement via une enquête de satisfaction en fin de pilote), et perspectives de pérennisation/expansion. Ce rapport comprendra également des recommandations concrètes à l’attention du PASEM 2 et des autorités (par ex. modalités d’une extension à davantage d’éleveurs, besoin d’accompagnement public ou de subvention, ajustements du produit avant passage à l’échelle). Une réunion de restitution sera organisée par la compagnie pour présenter les conclusions de l’évaluation aux parties prenantes (éleveurs, autorités, partenaires du projet possible pendant les sessions des CROCSAD et CTSC).
5. Livrables attendus
La compagnie d’assurance prestataire devra remettre les livrables suivants dans le cadre de sa mission (les formats et langues de rédaction seront précisés lors du contrat, mais a priori en français) :
- Rapport d’étude de référence (baseline) – incluant la méthodologie d’enquête, l’analyse des données recueillies auprès des éleveurs, les principaux besoins et risques identifiés, et des recommandations pour le design de l’assurance. Ce rapport est attendu à la fin du 1er mois de la mission.
- Note de conception du produit d’assurance indexée – document technique décrivant le produit élaboré (choix de l’indice et justification, formule de calcul, seuils, prime, modalités d’indemnisation, conditions d’assurance). Ce document devra être validé par le projet avant le lancement du pilote. (Livrable attendu vers la fin du 2ᵉ mois au plus tard).
- Matériel de formation/sensibilisation – exemples : supports visuels et pédagogiques utilisés pour la formation des éleveurs (flyers, présentations, messages audios en langues locales et posters illustratifs), avec un bref rapport sur les sessions effectuées (dates, lieux, nombre de participants, sujets couverts). (Livrable intermédiaire, durant la phase de mise en œuvre).
- Rapports de suivi intermédiaires – courts rapports trimestriels (selon périodicité à définir) résumant l’état d’avancement du pilote : nombre de contrats souscrits, évolution de l’indice, incidents ou difficultés rencontrées, actions de sensibilisation réalisées, etc. Ces rapports permettront au projet PASEM de faire un suivi qualité de la mission.
- Rapport final d’évaluation du pilote – document complet remis à la fin des 9 mois, comprenant : le déroulement du pilote, l’analyse des résultats obtenus par rapport aux objectifs (statistiques de souscription, incidences climatiques survenues et réponse de l’assurance, retours des assurés), les leçons apprises, et des recommandations détaillées pour l’avenir du produit d’assurance bétail (améliorations techniques, faisabilité financière, stratégies d’interventions). Ce rapport devra inclure en annexe les données de suivi et, le cas échéant, la liste des indemnisations versées. Une présentation de restitution (PowerPoint ou autre) accompagnant le rapport final sera également fournie pour diffusion aux parties prenantes.
Le rapport final fera l’objet d’une validation par l’unité de gestion du projet PASEM 2. Les échéances précises de remise seront fixées dans le calendrier contractuel. Les documents produits devront être de bonne qualité rédactionnelle et technique, et deviendront la propriété du projet/donateur une fois validés.
6. Durée et zones d’intervention
La durée du mandat est de 10 mois, à compter de la date de démarrage indiquée dans le contrat. Il est attendu un effort continu de la part de la compagnie durant cette période, avec éventuellement des intensités variables selon les phases (par exemple, une mobilisation plus forte au début pour l’étude Baseline et la conception du produit, puis pendant la saison critique de risque pour le suivi de l’indice et les indemnisations potentielles, et enfin vers la fin pour l’évaluation). Un chronogramme détaillé des activités sera élaboré conjointement au démarrage de la mission.
Les zones d’intervention couvrent les régions de Mopti, Tombouctou et Gao (selon l’ancien découpage administratif du Mali). Ces régions correspondent à la zone d’action du programme PASEM 2. La compagnie d’assurance devra intervenir en étroite coordination avec les bureaux/équipes terrain du projet dans chacune de ces régions. Les localités précises pour le déploiement pilote de l’assurance seront définies en concertation avec le projet, en privilégiant des communes ou cercles présentant une densité significative d’éleveurs et une exposition élevée aux risques climatiques. Des déplacements sur le terrain sont à prévoir pour la réalisation de l’étude de référence, la sensibilisation et le suivi du pilote ; la compagnie devra donc être en mesure d’opérer dans un contexte sécuritaire parfois volatil (avec l’appui du projet qui fournira informations et facilitation sécuritaires nécessaires).
Qualifications
Profil attendu de la compagnie
La mission exige une compagnie d’assurance possédant un profil et des qualifications solides, notamment :
- Agrément et conformité légale : La compagnie doit être agréée pour exercer des activités d’assurance au Mali, en particulier dans le domaine de l’assurance agricole/pastorale ou de l’assurance indexée. Elle doit être en règle vis-à-vis de la réglementation (capitaux minimum requis, réserves, etc.).
- Expérience en assurance agricole/pastorale : Il est attendu que la compagnie justifie d’une expérience avérée dans le développement et la gestion de produits d’assurance liés au secteur d’élevage. A minima, elle devra montrer qu’elle a déjà conçu ou commercialisé des assurances bétail, multi-risques climatiques ou micro-assurances rurales. Une expérience spécifique en assurance indicielle (index insurance) serait un atout majeur – par exemple avoir participé à un projet pilote indiciel (bétail) au Mali ou ailleurs, ou avoir du personnel ayant suivi des formations spécialisées en assurance paramétrique.
- Capacité technique et innovation : La compagnie doit disposer des compétences techniques pluridisciplinaires nécessaires pour cette mission. Cela inclut des compétences (pour le calcul des primes indiciaires), en analyse de données climatiques/satellitaires (pour le choix et le suivi de l’indice), en gestion des assurances (pour l’émission des polices, le recouvrement des primes, la gestion des sinistres), ainsi qu’en suivi-évaluation de projet. Une capacite d’innovation est recherchée : par exemple, usage de technologies numériques pour le suivi de l’indice et le paiement mobile des indemnités, partenariats avec des fournisseurs de données météorologiques/satellitaires, etc.
- Ressources humaines qualifiées : L’équipe dédiée au projet au sein de la compagnie doit comprendre des experts qualifiés. Le chef de mission pourrait être un spécialiste en assurance agricole ou gestion des risques climatiques. L’équipe devrait idéalement intégrer un actuaire ou sous-traiter avec un actuaire pour la modélisation de l’indice, un expert en télédétection ou météorologie (pour paramétrer l’indice fourrage si choisi), un responsable terrain pour la mise en œuvre dans les régions, et des formateurs capables de mener la sensibilisation en milieu rural (parlant éventuellement les langues). La disponibilité de ces ressources doit être assurée sur toute la durée du mandat.
- Connaissance du contexte local : La compagnie (ou son partenaire local si consortium) doit avoir une bonne connaissance du contexte des régions du Nord Mali et des conditions de vie des éleveurs. Une présence ou représentation régionale serait un plus pour faciliter les opérations. A défaut, elle devra démontrer sa capacité à s’appuyer sur des relais locaux (agences, courtiers, ONG partenaires) pour atteindre les bénéficiaires. Une expérience de travail en collaboration avec des projets de développement rural au Mali serait appréciée.
- Solidité financière et gestion des risques : Compte tenu de la nature potentiellement risquée de l’assurance sécheresse (événements covariants touchant de nombreux assurés en même temps), la compagnie doit présenter des garanties de solidité financière. Elle doit avoir une marge de solvabilité suffisante et idéalement disposer d’accords de réassurance pour couvrir le risque indiciel (fournir des éléments sur ses réassureurs éventuels pour ce produit). Cela est crucial pour assurer le paiement des indemnités même en cas de choc majeur.
- Engagement et responsabilité : Enfin, on attend de la compagnie qu’elle fasse preuve d’un engagement fort pour la réussite de ce pilote innovant. Cela inclut le respect des échéances et de la qualité des livrables, la flexibilité et l’adaptabilité (le contexte pouvant évoluer, par exemple en cas d’instabilité sécuritaire ou de contraintes logistiques), ainsi qu’une collaboration étroite avec l’équipe du projet PASEM 2 et les autres parties prenantes. Une attitude proactive, un respect des bénéficiaires (dimension éthique et déontologique dans la commercialisation de l’assurance), et une volonté de construire une solution durable au-delà du pilote seront valorisés.
En résumé, ce mandat offre l’opportunité à une compagnie d’assurance innovante de contribuer à une initiative pionnière au Mali en matière d’assurance pastorale indexée. Les Termes de Référence ci-dessus décrivent les attentes et responsabilités liées à la mission. La compagnie retenue jouera un rôle central pour démontrer la faisabilité d’un tel mécanisme de protection, qui, s’il est concluant, pourra être étendu et bénéficier à un bien plus grand nombre d’éleveurs et agro-pasteurs à l’avenir, contribuant ainsi à la résilience et à la stabilité du secteur de l’élevage dans le Sahel malien. Le PASEM 2 et ses partenaires s’engagent à accompagner étroitement la mise en œuvre de ce pilote et attendent de la part de l’assureur partenaire professionnalisme, expertise et engagement pour atteindre les objectifs fixés.
Informations supplémentaires
Détails du contrat :
- Type de contrat : contrat de prestation Compagnie d'assurance
- Durée du contrat : (10) Dix mois .
- Date de début prévue :02 Janvier 2026
- Lieu d'affectation : Bamako.
Comment postuler :
Le dossier de soumission devra comporter :
- Offre technique : note de compréhension des TDR et de la mission, méthodologie proposée pour réaliser les activités (approche pour l’étude baseline, pour la conception de l’indice, pour la sensibilisation, etc.), chronogramme indicatif des interventions sur 9 mois, composition de l’équipe dédiée (avec CV des experts principaux), et toute information démontrant la capacité technique de la compagnie à mener à bien ce mandat.
- Offre financière : budget détaillé couvrant l’ensemble de la prestation sur 9 mois, en distinguant les honoraires de l’équipe, les frais opérationnels (missions terrain, ateliers de formation, expertise spécifique si nécessaire, etc.). Le budget doit être présenté en francs CFA hors taxes et toutes taxes comprises, et préciser les modalités de paiement souhaitées.
- Pièces administratives : Preuve d’existence légale de la compagnie (registre de commerce, agrément d’assureur délivré par l’autorité de régulation – voir profil attendu ci-dessous), attestation fiscale et sociale à jour, attestation d’assurance responsabilité civile professionnelle, et déclaration sur l’honneur que la compagnie n’est pas exclue des marchés publics.
- Références et expériences : liste des principaux contrats ou projets similaires exécutés par la compagnie ou ses experts au cours des dernières années. Fournir si possible des attestations de bonne fin ou lettres de satisfaction des clients correspondants.
L’offre devra être rédigée en français. Les soumissionnaires enverront leur proposition sous pli fermé ou par voie électronique sécurisée à l’adresse qui sera indiquée, avec la mention « Offre pour recrutement d’une compagnie d’assurance – Pilote assurance bétail PASEM 2 ». Avant 09 décembre 2025 à : maliprocurement@snv.org
Le recrutement se fera conformément aux procédures du bailleur et du projet PASEM 2. Une grille d’évaluation des offres techniques et financières sera utilisée en cas d’appel d’offres, pondérant la qualité technique (méthodologie, expérience, ressources humaines proposées) et le coût. La meilleure offre combinant compétence et prix sera retenue.
Note : Seules les candidatures présélectionnées, seront contactées.
- Les candidatures féminines sont fortement encouragées!
- Seuls les candidats présélectionnés seront contactés.
- SNV n’est pas obligée de donner une suite à cet appel.
Travailler à SNV
SNV offre un environnement de travail stimulant, des opportunités de diriger et d'innover, et un engagement à développer vos compétences dans un environnement de travail enrichissant et diversifié. Notre personnel bénéficie d'un réseau interne et mondial d'experts auquel il contribue.
Vérification des antécédents
SNV effectue des vérifications rigoureuses des antécédents et des références concernant d'éventuels incidents de sauvegarde pour tous les candidats qui postulent à des postes déterminés au niveau international. Comme SNV participe à l'Inter-Agency Misconduct Disclosure Scheme, toutes les vérifications de références incluent une demande aux anciens employeurs de remplir un questionnaire concernant les fautes (exploitation sexuelle, abus sexuel ou harcèlement sexuel), la "Déclaration de conduite". La présente déclaration de conduite reprend les définitions utilisées dans le système.
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